Décédé à l’âge de 82 ans, Jean-Pierre Bourtayre, un des compositeurs les plus célèbres de notre époque, nous a laissé une multitude de mélodies extraordinaires.

La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), où il fut honoré du poste de vice-président, a fait part de cette triste nouvelle mardi dernier.

Vous vous souviendrez sûrement de ses nombreux succès, comme « Alexandrie Alexandra », un tube intemporel qui continue de marquer les générations.

Qui d’entre vous ne s’est jamais surpris à fredonner « Le téléphone pleure » ou « Y a le printemps qui chante » ? Sans oublier le sublime « Magnolias for Ever », une de ses grandes créations.

C’est d’ailleurs avec « Alexandrie Alexandra » et « Magnolias for Ever » que Bourtayre a défini un avant et un après dans sa carrière artistique.

Le style disco de Claude François façonné par Jean-Pierre Bourtayre

L’esprit toujours en alerte pour les tendances musicales, Claude François rêvait de conquérir le monde du disco en 1977, comme le révélait Jean-Pierre Bourtayre, qui fut honoré sur le site de la Sacem mardi. « Il voulait initialement chanter en anglais, mais j’ai pu le dissuader à temps, il ne serait pas bon qu’il devienne le troisième après Sheila et Patrick Juvet », se souvient Bourtayre.

Un duo mémorable : Bourtayre, Roda-Gil, et les classiques de Claude François

C’est Bourtayre qui suggesta à Étienne Roda-Gil de poisser des paroles pour les futurs succès de Claude François comme « Magnolias for Ever » et « Alexandrie Alexandra ». « Étienne Roda-Gil n’était pas particulièrement emballé au départ, mais une rencontre organisée entre eux a fini par bien se passer », se rappelle Bourtayre. « Chacun craignait de devoir faire face soit à un clown hyperactif, soit à un intellectuel ennuyeux… »

Le bâtisseur de succès musicaux

Bourtayre, suivant les traces de son père compositeur, Henri Bourtayre, célèbre pour ses collaborations avec Tino Rossi, Luis Mariano ou Maurice Chevalier, a marqué de son empreinte la musique française par la création de thèmes originaux pour des artistes tels que Dick Rivers, Eddy Mitchell, puis Françoise Hardy, France Gall, Richard Anthony ou Marie Laforêt.

Les exploits de Bourtayre pour le petit écran et Eurovision

Il a également brillé en tant que directeur artistique des disques Barclay en commettant la composition majestueuse de « Un banc, un arbre, une rue » qui a mené la chanteuse Séverine à la victoire à l’Eurovision pour Monaco en 1971. N’oublions pas non plus le générique inoubliable de la série télévisée Arsène Lupin chanté par Jacques Dutronc, intitulé « Gentleman cambrioleur ».

Un héritage impérissable

C’est avec un respect évident que la présidente du conseil d’administration de la Sacem, Christine Lidon, rend hommage à « ce grand nom de la chanson française ». « Son œuvre brillera à jamais dans notre mémoire collective », a-t-elle ajouté.

Source : AFP