Les cryptomonnaies : le carburant explosif des activités illicites et de l’économie criminelle

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By Martin




L’impact des cryptomonnaies sur le blanchiment d’argent

L’impact des cryptomonnaies sur le blanchiment d’argent

La montée en puissance des cryptoactifs

Le 10 octobre, Tracfin, la cellule de renseignement de Bercy, a révélé dans un rapport consulté par RevolutionMagazine l’importance croissante des cryptomonnaies dans le financement des activités criminelles et le blanchiment d’argent. Guillaume Valette-Valla, directeur de Tracfin, illustre cette transformation en disant que “il y a 34 ans, pour lutter contre le blanchiment de capitaux, c’était à la frontière : le douanier demandait l’ouverture d’un sac et qui découvrait des Francs… Depuis quatre ou cinq ans, il y a l’émergence de la crypto”.

La montée en puissance des cryptoactifs

Aujourd’hui, les cryptomonnaies sont devenues un moyen privilégié pour blanchir de l’argent, en particulier celui obtenu lors d’attaques informatiques avec des rançongiciels. Le rapport de Tracfin présente une trentaine de schémas de blanchiment de capitaux, dont plus de 500 cas transmis à la justice après analyses et recherches approfondies. Les techniques de blanchiment traditionnelles, comme les achats immobiliers, sont toujours utilisées, mais les cryptoactifs gagnent du terrain. Un exemple cité dans le rapport est une rançon de trois millions d’euros exigée en bitcoins par des attaquants à une entreprise ciblée.

La mécanique du blanchiment de capitaux avec les cryptoactifs

Le rapport décrit en détail la méthode utilisée pour blanchir l’argent obtenu par les cyber-attaques. Elle implique une technique appelée “peeling chain”, qui consiste à diviser la rançon en petites sommes et à les transférer par des intermédiaires. Une partie de l’argent est ensuite convertie en devises classiques, tandis que l’autre partie reste sous forme de cryptomonnaies pour acquérir des services utiles aux réseaux criminels, tels que de fausses pièces d’identité.

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Suivez l’argent

Les cryptomonnaies ne sont pas seulement utilisées pour blanchir de l’argent. Elles jouent également un rôle dans la lutte contre le trafic de vidéos pédopornographiques, selon Guillaume Valette-Valla de Tracfin. Il souligne que personne ne donnerait son numéro de carte de crédit pour regarder de tels crimes en direct, tout comme personne n’enverrait un chèque avec son nom pour aider un terroriste en Syrie. D’ailleurs, en octobre 2022, un individu a été soupçonné d’avoir utilisé des cryptomonnaies pour financer le terrorisme dans le nord de la Syrie.

Depuis 1990, les agents de Tracfin s’efforcent de suivre les flux financiers. Guillaume Valette-Valla explique que “lorsqu’on suit l’argent, on suit également le criminel ou le terroriste”, car l’argent voyage à travers le monde de manière dématérialisée et instantanée.

170 000 signalements suspects

Au sein de Tracfin, les enquêtes ne sont pas toujours basées sur d’énormes flux financiers. Le directeur de l’unité de renseignement prend l’exemple de la pédocriminalité : “Regarder un viol en direct depuis la France en Asie du Sud-Est ne coûte que quelques dizaines d’euros”, constate-t-il. “Nous avons développé en interne des outils d’intelligence artificielle pour détecter les signaux faibles qui nous permettent, à partir de petites transactions, de relier les points que le criminel essaie de dissimuler”.

En 2022, Tracfin a reçu 170 000 signalements suspects provenant de banques, d’études notariales, d’administrations et de leurs homologues à l’étranger. Cela peut provenir d’un agent immobilier ou d’un employé de banque qui a des doutes sur une opération qu’il effectue, parce qu’il ne comprend pas très bien l’objet de l’opération, l’identité de l’auteur de l’opération ou le bénéficiaire. “On peut partir d’un soupçon de maltraitance sur une personne âgée dont le compte est vidé par l’infirmière travaillant à son domicile”, explique Guillaume Valette-Valla. “Et aboutir à un dossier concernant une personne participant au financement d’un réseau terroriste”.

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Tracfin : les agents qui opèrent dans l’ombre

Vous êtes-vous déjà demandé qui se cache derrière les enquêtes menées par Tracfin, l’unité de renseignement français ? Leur métier est si dangereux qu’ils travaillent sous identité protégée. Avec près de 250 agents, cette cellule reste mystérieuse, sans organigramme accessible et avec des collaborateurs dont l’identité est strictement confidentielle. Pourquoi tant de secret ? Tout simplement parce que les informations qu’ils détiennent sont extrêmement sensibles et demandent une protection absolue dans l’exercice de leur mission, nous explique Guillaume Valette-Valla, directeur de l’unité de renseignement.

Dès qu’ils reçoivent des signalements, les agents de Tracfin se plongent dans un univers de données pour confirmer ou infirmer les soupçons émis. Mais ils ne se limitent pas à cela ! Ils utilisent également des techniques de renseignement, dont les célèbres écoutes. Rien ne leur échappe pour traquer les criminels et empêcher les activités illicites de se propager. Ils sont prêts à tout pour rendre notre monde plus sûr et plus sain. Un grand bravo à eux !


Martin
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