Double explosion en Iran : un jour sombre pour le pays
Evolution des bilans des victimes
L’initial rapport de l’agence de presse officielle Irna n’était pas moins effrayant, révélant un total de 103 morts et 211 blessés, parmi lesquels, plusieurs se trouvaient en état critique. Cependant, Bahram Eynollahi, ministre de la Santé, a rectifié le nombre des décès à 95, attribuant la confusion à une double comptabilisation. Finalement, jeudi 4 janvier, nous en sommes à 84 victimes mortelles.
Contexte et réactions
Le carnage s’est produit près de la tombe du général iranien de renom, dont le quatrième anniversaire de la mort était en cours de commémoration. Sans surprise, l’analyse de la télévision d’État, comme le confirme l’adjoint au gouverneur de Kerman, Rahman Jalali, conclut à une attaque terroriste. L’ombre de la culpabilité a été jetée par un conseiller politique du président iranien, à la fois sur Israël et les États-Unis. Selon lui, « Washington déclare qu’il n’est pas impliqué dans l’attentat terroriste en Iran. Vraiment ? Un renard ne sent pas sa propre odeur » – dixit Mohammad Jamshidi. Mais, le département d’État des États-Unis a vivement réagi, qualifiant ces accusations « d’absurdes ».
Terrifiantes circonstances de l’incident
Mercredi dernier, deux explosions ont retenti avec un intervalle de quelques minutes seulement près de la mosquée Saheb al-Zaman, qui abrite la tombe du général, située à Kerman, dans le sud de l’Iran. Les images de la télévision ont capturé des secouristes qui se précipitaient sur place, où une foule s’était rassemblée pour l’anniversaire de la mort du général. Toutefois, les circonstances précises de cette double explosion restent, à ce jour, incertaines.
En marge de ces calamités, les spécificités des attentats ont été révélées par Tasnim, une agence iranienne. Deux sacs cachent de mortels secrets : ils dissimulent les bombes qui ont répandu le carnage. L’activation à distance de ces dernières par leurs instigateurs est la piste que suivent les sources de Tasnim. Avec un décalage d’à peine dix minutes, les deux déflagrations ont semé la terreur et le désordre, comme l’illustre clairement le témoignage de Said Tabrizi, Maire de Kerman, rapporté par l’agence Isna.
Diffusion de l’horreur : des vidéos choc sur les réseaux sociaux
Les vidéos qui se propagent sur les réseaux sociaux ne ratent rien de ce chaos. Des images effroyables peignent avec acuité l’hystérie qui a gagné les participants à la commémoration. On y voit le personnel de sécurité tentant de circonscrire la zone tandis que les victimes tentent d’échapper à la situation.
Un deuil national décrété
En réponse à cette tragédie, l’Iran a proclamé une journée de deuil nationale ce jeudi. C’est ce que rapporte la télévision d’État qui confirme que tous ont été frappés de plein fouet par ces explosions survenues à Kerman. Une journée pour honorer ensemble les souvenirs de ceux qui ont été perdus et pour panser les blessures ouvertes par « l’attentat terroriste ».
Une lumière éteinte, un héros pour toujours
A l’âge de 62 ans, en janvier 2020, le célèbre Qassem Soleimani succombait lors d’une attaque par drone américain. L’homme possédait une place de choix dans les rangs du régime iranien, montant pas à pas jusqu’à prendre la tête de la Force Qods des Gardiens de la révolution après avoir servi durant la guerre Iran-Irak (1980-1988). Digne soldat, respecté en Iran, Soleimani était admiré par de nombreux Iraniens et avait vu son dévouement honoré par trois jours de deuil national décrété par l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, au moment de sa mort.
Désigné comme un « martyr vivant » par l’ayatollah Ali Khamenei, Khamenei Qassem Soleimani marqua son époque autant par sa bravoure sur le champ de bataille que par sa contribution significative à la défaite de l’Etat islamique en Iran et en Syrie. Grâce à ses actions délibérées et à sa perspicacité sans faille, il a réussi à protéger l’intégrité de plusieurs pays multinationaux, y compris l’Afghanistan, la Syrie et l’Irak. Son influence a traversé les frontières, modelant l’agenda politique et militaire de l’Iran en Syrie, en Irak et au Yémen, tout en étant considéré comme un opposant majeur par les États-Unis et leurs alliés.
Un dirigeant iranien dans la tourmente promet une réaction ferme
L’ayatollah Ali Khamenei, sûr de lui, n’a pas manqué de rappeler que justice serait faite, promettant une « réponse sévère » à la double explosion. Il a dépeint les auteurs de l’attentat comme les « ennemis diaboliques et criminels de la nation iranienne », sans montrer la moindre hésitation. Son message résonnera sans doute longtemps dans les esprits de ceux qui l’ont lu : « Cette catastrophe connaîtra une réponse sévère, si Dieu le veut. »
L’appel de l’ONU à la justice retentit
Geste courageux et inébranlable, le secrétaire général de l’ONU a « vigoureusement condamné » ce qui s’est passé. Mais il ne s’est pas contenté de simplement réprimander les fautifs. Non, Antonio Guterres a mobilisé ses ressources pour exiger que justice soit rendue. Sa porte-parole adjointe, Florencia Soto Nino, n’a pas édulcoré ses propos, appelant clairement à ce que les responsables « soient traduits en justice ».
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